Anne Geny fait partie des artisans de la Fédération Alsace Lorraine Grand Est à pratiquer ce beau savoir ancestral qu’est le cannage paillage.

En temps normal, c’est à domicile qu’elle pratique sa profession. Or, au mois d’octobre 2021, elle a eu le plaisir de partager sa passion avec les locataires de la résidence les Hortensias à Marly.

Comment avez-vous commencé le métier ?

Je suis devenue membre de la Fédération le 16 septembre 2002 très exactement. Je ne connaissais absolument pas ce métier traditionnel. J’ai tout appris sur le tas, au temps de Vincent Della Rocca. Je me suis familiarisée aves toutes les étapes, en commençant par le démontage de chaises.

Au début, l’atelier était au magasin puis je suis devenue artisan canneur à domicile. Là, par exemple, je viens de recevoir 9 chaises à restaurer.

Une démonstration qui provoque la surprise générale

J’étais ravie d’être invitée à cet événement. Les pensionnaires n’avaient jamais vu de démonstration de cette technique bien spéciale de tissage artisanal. Ils furent bien surpris quand ils s’aperçurent que je procédais à l’aveugle.

Une démonstration détaillée

Je m’étais suffisamment organisée pour leur exposer toute l’étendue de mon activité. J’ai pu montrer l’éventail des étapes de fabrication : une assise de chaise vide, le montage, le tissage, les diagonales et une chaise finalisée au complet.

Comment procédez-vous ?

Au préalable, je trempe les fils dans l’eau. Cela les rend plus souples et moins cassants.

Les fils sont sur des bobines. Je les enroule dans ma main. À la fin du travail, je les range précieusement dans un grand sac, à l’abri de l’humidité.

Les chevilles sur les côtés, tant qu’à elles, servent à bloquer les fils afin de pouvoir réaliser les nœuds.

Quelles difficultés pouvez-vous rencontrer ?

Il peut arriver que de temps en temps le fil casse. Ça arrive surtout lorsqu’on tire trop fort ou que le fil est de mauvaise qualité.

Des fois, je suis face à des assises qui ont des trous trop petits. Avant, je pouvais encore utiliser une perceuse pour agrandir les trous mais maintenant cette action s’avère inadaptée à ma vison qui a baissé.

Qu’aimez-vous dans ce métier ?

Ça me calme. Je peux passer des heures sur mon établi. Je peux ainsi travailler jusqu’à plus de 23h le soir sans avoir vu le temps passer. C’est un “vieux métier”. Je l’aime beaucoup. Je trouve qu’il en sort des choses magnifiques. Les clients sont toujours satisfaits. J’entends souvent que j’ai “de l’or dans les mains”.

Qu’avez-vous pensé de votre intervention à la Résidence des Hortensias ?

J’ai adoré ce moment. C’était la première fois que je faisais ce genre de prestation seule, sans être accompagnée de qui que ce soit.

J’ai été très bien accueillie. Tout le monde s’est très bien occupé de moi. J’ai aimé la communication avec ceux que j’appelle avec respect “les anciens”. Ils ont beaucoup aimé ma prestation. Je tiens à remercier aussi bien les personnes qui m’ont invitée que celles qui ont partagé ce moment avec moi.

Un métier de passion

Ah oui, je suis une passionnée ! Ça va avec mon tempérament pétillant. On me dit toujours “Tu as ta joie de vivre”. D’ailleurs, je fais aussi de la pétanque. Je fais des concours avec les valides et en handipétanque. Ceci pourrait faire l’objet d’un autre article, si cela est possible.

On remercie Anne Geny pour sa générosité et sa bonne humeur. Ce serait un grand plaisir de l’entendre parler de son autre passion : la pétanque !